L'exposition
Depuis sa
réouverture en juin 2002 le musée Clément Ader (fondé par le président
de la République Vincent Auriol en 1930) mène une politique
événementielle dynamique, proposant annuellement des manifestations de
qualité. Ainsi, après avoir offert au public de découvrir
"Saint
Germier, évêque de Toulouse et fondateur de Muret"
en 2003, puis
"Les
Arts de la Table 1850-1900"
en 2004 et enfin les
"Trésors
des Archives"
de Muret l'an passé en 2005, le musée de Muret propose cette fois une
exposition sur le thème des Beaux Arts et sur les arts graphiques dont
la peinture en particulier.
La collection
Dieudonné Duriez-Costes permet notamment au visiteur d'apprécier un
grand nombre d'œuvres des écoles toulousaines pour la plupart
remarquables comme l'autoportrait
"Antoine
Rivalz et sa femme Louise Rivalz"
ou "l'Adoration
du veau d'or"
de Lafage et souvent inédites comme
"Alexandre
et son médecin Philippe"
de Gamelin ou
"Chevaux
à l'attelage"
de Debat-Ponsan. D'autres tableaux ou esquisses d'artistes illustres
tels que François de Troy (1645-1730), Jean-Baptiste Despax (1709-1773),
Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867) ou André Abbal (1876-1953)
entre autres, provenant de collections privées ainsi que de communes du
Comminges muretain, sont exposés.
Au-delà de la
présentation d'une cinquantaine d'œuvres inconnues du grand public,
cette manifestation illustre le goût des collectionneurs d'hier et
d'aujourd'hui pour la peinture du Midi toulousain.
Rencontres,
publications
Des rencontres avec
Dieudonné Duriez-Costes, qui présentera sa collection au public, sont
programmées les samedi 4 et mardi 14 novembre 2006 à 14h30.
Des fiches
découvertes permettent également aux plus jeunes de découvrir cette
exposition et les grands artistes régionaux.
Le catalogue de
l'exposition est en vente au musée.
15 € - 64 pages quadrichromie - ISBN
2-9527898-0-0
MUSÉE CLÉMENT
ADER
58 rue Clément
Ader – Muret (Haute-Garonne)
tél. 05 61 51 91 40
fax. 05 61
51 91 41
musee@mairie-muret.fr
Exposition du
mardi au samedi de 14h00 à 17h00 jusqu'au samedi 16 décembre 2006
Entrée gratuite
Après l'Art
Religieux, les Arts Décoratifs et les Archives, le musée Clément Ader a
voulu consacrer son exposition annuelle aux Beaux-Arts.
L'équipe du
musée a pu mener à bien son projet grâce au prêt exceptionnel de la
collection consacrée à l'art du Midi toulousain de Dieudonné
Duriez-Costes.
Né
à Toulouse en 1943, titulaire d'un cursus universitaire préparatoire
classique, Dieudonné Duriez-Costes, Centralien dans l'aéronautique (il
est le neveu de l'aviateur Dieudonné Costes), manifesta dans les années
1970 un intérêt pour la peinture toulousaine, largement méconnue à cette
époque, malgré les écrits de Chennevières à la fin du XIXème siècle ou
plus récemment des toulousains Mesuret ou Mesplé.
Outre ses
collections toulousaines, retenues par les musées des Augustins et Paul
Dupuy de Toulouse, ainsi que par ceux de Lavaur ou de Carcassonne,
Dieudonné Duriez-Costes a rassemblé des œuvres d'ébénistes du XIXe
siècle, contemporains de l'Empire ou de la Restauration. Les musées de
la Malmaison et de Nancy ont exposé en 2005 sa collection des œuvres du
peintre Jean-Baptiste Isabey comportant notamment les Osmond, derniers
évêques de Comminges. Le Musée de l'Ile de France fera appel en 2007 à
son fonds de mobilier de la duchesse de Berry au château de Rosny
(Yvelines).
Sa contribution au
patrimoine artistique lui a valu d'être nommé dans l'ordre des Arts et
des Lettres puis dans celui de la Légion d'honneur.
La collection
Dieudonné Duriez-Costes permettra au visiteur d'apprécier un grand
nombre d'oeuvres des Ecoles toulousaines pour la plupart remarquables
comme "Antoine Rivalz et sa femme Louise Rivalz" ou "l'Adoration du veau
d'or" de Lafage, et souvent inédites, comme "Alexandre et son médecin
Phillippe" de Gamelin ou "Chevaux à l'attelage" de Debat-Ponsan.
Toujours
autour de la collection Duriez-Costes consacrée à l'Art Méridional, le
visiteur pourra également admirer plusieurs œuvres issues de la
collection du baron de Puymaurin, constituée au XVIIIe siècle
comme la "Vierge de Pitié" de Frédeau, appartenant aujourd'hui à la
Ville de Villeneuve-Tolosane, ou le portrait de Justine de Puymaurin,
conservé au sein d'une collection particulière.
Rappelons que
Nicolas Joseph Marcassus de Puymaurin (1718-1791), dont le père fut
nommé capitoul de Toulouse en 1721 et élevé au rang de baron par Louis
XV en 1724, fut un grand collectionneur. Il réunit les œuvres de Rivalz,
Despax, Carrache, Van Dyck… dans l'Hôtel d'Assezat qu'il acquit en 1761.
Protecteur des arts, il soutint de nombreux peintres et plus
particulièrement Jacques Gamelin. Nommé syndic général de la province de
Languedoc, le baron de Puymaurin fut à l'origine de nombreux
embellisements de la ville de Toulouse.
Les photographies
de certains tableaux de ces artistes ainsi que d'autres grands peintres,
visibles dans des églises du Muretain, figurent dans l'exposition. Ces
reproductions permettent de donner une idée de la richesse de notre
région en matière picturale.
Nous avons voulu
que cette exposition, au-delà de la présentation d'œuvres inconnues du
grand public, permette de comprendre l'attrait de la peinture du Midi
toulousain pour les collectionneurs comme une filiation du XVIIIe
au XXIe siècle.
Ambroise Frédeau
(Paris 1589 - Toulouse 1673)
Religieux augustin du couvent de
Toulouse, il est peintre, sculpteur et miniaturiste de la grande époque
baroque. Il a pour élève Jean-Pierre Rivalz, père d'Antoine.
Raymond Lafage
(l'Isle d'Albigeois 1656 - Lyon
1684)
Elève de Jean-Pierre Rivalz à
Toulouse, il se rend ensuite à Paris, Rome, Aix-en-Provence, Anvers
(Belgique) puis en Hollande avant de revenir à Toulouse où il produit
des esquisses pour la décoration du Capitole. Disparu très jeune (28
ans) sans laisser d'œuvre peinte, ses dessins laissent toutefois
entrevoir l'artiste exceptionnel qu'il aurait pu devenir.
François de Troy
(Toulouse 1645 - Paris 1730)
Issu d'une famille de peintres
originaire de Montesquieu-Volvestre, il quitte la région pour parfaire
sa formation au sein d'ateliers parisiens. Admirant les maîtres flamands
Rubens et Van Dyck, il se fait rapidement connaître et apprécier des
puissants. François de Troy appartient aux peintres de la transition des
XVIIe - XVIIIe siècles (nouveau traitement du portrait notamment).
Egalement peintre d'histoire, il est enfin directeur de l'Académie
Royale. Son fils Jean-François est également un artiste talentueux et
reconnu.
Antoine Rivalz
(Toulouse 1667 - 1735)
Elève de son père l'architecte peintre
Jean-Pierre Rivalz avec son ami Lafage, il effectue ensuite un bref
séjour à Paris où il rejoint le sculpteur Marc Arcis. Installé à Rome
pendant 12 ans où il est estimé des peintres et amateurs, il rentre
ensuite à Toulouse pour être nommé peintre de la Ville. En 1726, il
fonde une école de dessin qui deviendra, vingt ans plus tard la Société
des Beaux-Arts puis l'illustre Académie Royale de Peinture, Sculpture et
Architecture.
Jean-Baptiste
Despax
(Toulouse 1709 - 1773)
Elève d'Antoine Rivalz puis devenu son
gendre, il lui succède comme premier peintre de la ville. Effectuant les
voyages traditionnels à Paris et à Rome, le peintre a ensuite une
activité essentiellement toulousaine. Sa production d'œuvres religieuses
(non recensée) se déploie de la chapelle des Carmélites à Toulouse, en
passant par Muret, Le Fauga, Cintegabelle, Auterive, etc. Son œuvre est
très représentative de l'Ecole Toulousaine de l'époque.
Jacques Gamelin
(Carcassonne 1738 - 1803)
Il est repéré par le Baron de
Puymaurin dans la manufacture duquel il est apprenti. Elève du Chevalier
Rivalz (fils d'Antoine) à l'Académie de Toulouse, il intègre ensuite un
atelier parisien avant de faire le voyage à Rome où le Pape lui attribue
un poste de professeur à l'Académie de Saint-Luc. A son retour en
France, il est nommé directeur de l'Académie de Montpellier puis peintre
de l'armée du Roussillon qui combat l'Espagne.
Joseph Roques
(Toulouse
1754 - 1847)
Elève du chevalier Rivalz à
l'Académie, il remporte le Grand Prix en 1778 puis se rend à Rome sur
les recommandations du directeur de l'Académie de France. De retour à
Toulouse et bénéficiant d'une bourse, Roques expose de nombreuses œuvres
aux Salons subissant influences italienne classique et flamandes "à la
mode". Il succède ensuite à Gamelin à la tête de l'Académie de
Montpellier puis commence une carrière toulousaine fructueuse. Son
œuvre, importante, est influencée par les peintres à la mode, comme
David, mais puise ses modèles dans la tradition toulousaine et
italienne. Sous la Révolution, Ingres est son élève.
Jean Suau
(Toulouse 1755 - 1841)
Elève de Jean-Pierre Rivalz (père
d'Antoine), il présente ses œuvres à l'Académie de Toulouse dont il
devient membre par la suite. Plus tard, il enseigne le dessin (son fils
et élève Pierre Théodore deviendra conservateur du musée des Augustins).
Malgré son goût pour les scènes mythologiques, il réalise un
autoportrait aujourd'hui conservé aux Augustins. Il constituera une
exceptionnelle collection des maîtres toulousains rachetée presque dans
son intégralité par la Ville de Toulouse en 1980.
Antoine-Jean Gros
(Paris 1771 - Meudon 1835)
Elève de son père le toulousain
Antoine-Jean Gros, il intègre très tôt l'atelier de David. Parti en
Italie, il rencontre Joséphine de Beauharnais qui le présente à
Bonaparte. A son retour à Paris, il devient le narrateur de l'Empire.
Peu à peu, il perd son inspiration et désespéré, se suicide en se jetant
dans la Seine. Sa femme, également peintre, a légué diverses œuvres de
son mari au musée des Augustins.
Jean-Auguste-Dominique Ingres
(Montauban 1780 - Paris 1867)
Fils d'un toulousain peintre,
sculpteur et musicien, il est envoyé à Toulouse dans l'atelier de Joseph
Roques et du sculpteur Vigan. Elève a 14 ans du musicien Lejeune, il
devient second violon au Théâtre du Capitole. Plus tard il entre, en
compagnie du fils de Joseph Roques, au sein de l'atelier de David puis
obtient le premier prix de Rome en 1801. Il séjourne également à
Florence puis, à son retour à Rome, dirige la Villa Médicis. Son
attachement à la région toulousaine fut constant et il légua de
nombreuses œuvres et son violon à sa ville natale, Montauban.
Pierre Andrieu
(Fenouillet 1821 - Paris 1892)
Elève et collaborateur d'Eugène
Delacroix, il participe avec lui à plusieurs chantiers : restauration du
plafond de la galerie d'Apollon au Louvre et galerie de l'Hôtel de Ville
de Paris notamment. Comme son illustre maître, il produit un grand
nombre de dessins et peintures orientalistes. Les œuvres mineures ou
imparfaites de Delacroix lui sont souvent attribuées.
Jean-Paul Laurens
(Fourquevaux 1838 - Paris 1921)
Né dans une famille modeste, il suit
les cours de l'Ecole des Beaux-Arts de Toulouse puis rejoint l'atelier
d'un artiste toulousain à Paris. Directeur de l'Académie de Toulouse, il
expose régulièrement au Salon, sa notoriété s'affirmant grâce à la
diffusion de ses œuvres par l'estampe et la photographie. Le musée
d'Orsay à Paris en 1997 puis le musée des Augustins un an plus tard ont
organisé des expositions rétrospectives de cet artiste.
Edouard Debat-Ponsan
(Toulouse 1847 - Paris 1913)
Né à Toulouse dans une famille de
musiciens, il intègre l'Ecole des Beaux-Arts de la ville, reçoit la
seconde place au Grand Prix délivré en 1866 puis monte à Paris pour
rejoindre l'atelier de Cabanel. Il part ensuite à Constantinople et
s'essaye avec succès à la peinture orientaliste (voir "Le massage, scène
de hammam" du musée des Augustins). Attaché à sa région d'origine, il
produit également une longue série de scènes de la vie rurale du Midi,
genre qui assure sa célébrité en France (réalisation d'une partie du
décor du Capitole de Toulouse) et outre-Atlantique. Artiste engagé, il
soutient Emile Zola lors de l'affaire Dreyfus.
Achille Laugé
(Arzens 1861 - Cailhau 1944)
Pharmacien stagiaire à Toulouse, il
rencontre le sculpteur Bourdelle à l'Ecole des Beaux-Arts. A Paris, il
est élève de Cabanel et Laurens et y fréquente, outre Bourdelle, le
sculpteur toulousain Maillol. Plus tard, il ouvre un atelier à
Carcassonne. Ses peintures, souvent refusées aux Salons, l'amènent à
exposer dans les galeries parisiennes. Les diverses rétrospectives
présentées à Limoux, Toulouse, Londres, New York ou Paris consacrent cet
artiste.
André Abbal
(Montech 1876 - Carbonne 1953)
Né dans une famille de tailleurs de
pierres et sculpteurs amateurs, il étudie aux Beaux-Arts de Toulouse
puis de Paris avec les toulousains Falguières et Mercié. Il expose
ensuite au Salon des Artistes Français. Possédant un atelier à Paris, il
acquiert une maison de maître à Carbonne qu'il transforme en atelier
devenu aujourd'hui le musée Abbal. Il effectue de nombreuses commandes
publiques, dont une statue pour le parc Clément Ader de Muret. Ce
sculpteur pratiqua et prôna toujours la taille directe, sans mise au
point. Il aimait varier dureté, couleur, origine des pierres, tout ceci
conférant à son œuvre un caractère rude et archaïque. Une rétrospective
Abbal fut organisée en 1956 par le musée Galliéra à Paris.